Renseignements téléphoniques : les 118 jugés trop chers, internet plébiscité.

Internet est le moyen privilégié par les Français pour rechercher un numéro de téléphone, suivi de l’annuaire papier, les services de renseignements téléphoniques en 118 n’arrivant qu’en troisième position en raison de leur coût, selon une étude publiée mardi par l’Ifop.

poitiers pages jaunes renseignements 118

PARIS, 13 oct 2009 (AFP) Pour trouver un numéro de téléphone, les Français préfèrent largement cliquer qu’appeler : c’est le constat dressé mardi par un sondage de l’Ifop, qui reflète la déconvenue des services de renseignements téléphoniques en 118, écrasés par internet car jugés trop coûteux.

Certes, tout le monde ou presque a encore besoin, au moins de temps en temps, de connaître un numéro (65% des sondés), la météo (84%), des horaires de cinéma (45%) ou des informations sur la bourse (25%), selon ce sondage publié pour le lancement d’un nouveau service de renseignements, le 3999.

Mais, pour y arriver, internet est le moyen privilégié par 66% des personnes interrogées, 62% misant aussi sur l’annuaire papier. Les renseignements téléphoniques n’arrivent qu’en troisième position, seuls 25% des sondés composant leur numéro.

Plus anecdotique, 4% pianotent le minitel et 2% passent par SMS.

Les services de renseignements au format 118 XYZ, dont 21 sont encore en activité (un chiffre qui ne cesse de fluctuer), sont apparus fin 2005 à la place du 12 de France Télécom, supprimé pour laisser une chance à la concurrence.

Mais le juteux butin qu’ils lorgnaient a fondu: en 2008, ils ont reçu 121 millions d’appels (contre 270 millions pour le 12 en 2004), pour un chiffre d’affaires de 159 millions d’euros (300 millions pour le 12).

« On estime qu’il y aura environ 100 millions d’appels en 2009 », indique Valérie Schwartz, directrice du 118 008 (PagesJaunes).

Seuls quatre numéros surnagent dans ce marasme: le 118 218 (société Le Numéro) qui revendique 56% du marché, le 118 712 (France Télécom) qui estime sa part à 30%, le 118 008 qui se situe à 12% et le 118 000 (Telegate) qui dit être autour de 10%.

« C’est un marché qui continue à se contracter, ce n’est pas une surprise », constate Bruno Massiet du Biest, patron du 118 218, tandis que Charles Tonlorenzi, PDG du 118 000, souligne qu' »il y a une tendance, en France comme partout: les appels téléphoniques baissent, l’usage d’internet augmente ».

Justement, PagesJaunes.fr, leader des annuaires en ligne, a vu son audience plus que doubler depuis 2004, avec 850 millions de visites par an.

« Nous venons même de battre un record d’audience en septembre, avec plus de 80 millions de visites », se réjouit Valérie Schwartz.

Seuls 37% des personnes interrogées ont déjà utilisé un 118.

Celles n’y ayant jamais recours expliquent avoir été rebutées en priorité par le prix (55%), tandis que même celles qui les utilisent les jugent coûteux, à 71%.

Quelle que soit l’information recherchée, les 118 sont boudés: seuls 9% de ceux qui veulent l’horaire d’un film font appel à eux, 6% pour la météo et 3% pour la bourse.

C’est pourtant sur ce filon que misent les 118, en plus de lancer chacun leur site internet: « tout notre effort de communication, c’est de montrer que le service peut faire plus que simplement donner un numéro de téléphone », avec par exemple les horaires de train ou d’avion, explique M. Massiet du Biest, qui a dépensé 18,3 millions d’euros bruts en publicité entre janvier et août (+4% en un an) selon TNS Media Intelligence.

Le 118 712 permet de réserver un hôtel ou d’offrir des fleurs. « Nous sommes sur un marché de la recherche locale, d’adresse mais aussi de ce qu’il y a autour, avec la géolocalisation » sur mobile, détaille Rayane Chawaf, directeur marketing.

Le 118 000 informe sur les horaires d’ouverture de certains commerces tandis que le 118 008 donne les gares et parkings alentours.

Sondage réalisé les 2 et 3 septembre auprès d’un échantillon de 1.007 personnes, selon la méthode des quotas.

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